Article aussi disponible (en plus joli :)) sur mon wordpress : https://cheksa.com/cinema-safety-not-guaranteed/
Après une petite semaine de break me revoici avec un article un peu différent. Jusqu'à aujourd'hui la plupart de mes billets (tous en fait !) concernaient le jeu vidéo. Mais parce qu'il est parfois difficile de trouver le temps d'endiguer une menace fantôme, de déjouer les plans d'un ignoble dictateur ou tout simplement d'échapper à une meute de zombies affamés j'aimerai occasionnellement parler de films, séries, BD ou albums qui me plaisent, un petit peu à l'image de ce que fait Erwan Cario à la fin des podcasts de Silence on Joue. Et quand je ne joue pas, qu'est ce que je fais ? Commençons donc par le cinéma et un "petit" film indépendant charmant répondant au nom de Safety Not Guaranteed.
Au premier abord Safety Not Guaranteed collectionne les clichés du film indie. Tourné dans un cadre intimiste, l'histoire se déroule dans un petit bled paumé à quelques encablures de Seattle. Parfumé de nostalgie et saupoudré d'un certains mal de vivre le film aurait pu rapidement s'embourber dans une ambiance mélo-dramatique. Il n'en est rien, si la traditionnelle bande originale indie vient assaisonner le vague à l'âme des protagonistes d'une mélancolie lancinante Safety Not Guaranteed n'en demeure pas moins une comédie 100% pour jus.
Le film repose sur une anecdote amusante. En 1997 John Silvieira, habitué à remplir les colonnes du Backwood Home Magazine d'annonces loufoques en période de creux, publie la fameuse annonce "Recherche: Quelqu'un pour voyager dans le temps avec moi. Ce n'est pas une blague. P.O. Box 322, Oakview, CA 93022. Vous serez rémunéré à notre retour. Venez armé, votre sécurité n'est pas garantie. Je n'ai fait ça qu'une seule fois auparavant." Remis en scène pour les besoins du film, l'annonce de John Silvieira sert de point de départ pour un voyage dans l'Amérique des illusions perdues. Jeff, journaliste officiant pour un journal de Seattle embarque deux stagiaires pour enquêter sur le mystérieux message. Le trio va rapidement débusquer le doux-dingue qui se cache derrière l'annonce. Campé par le talentueux Mark Duplass, Kenneth, le voyageur du temps, est un trentenaire à moitié mythomane, à moitié givré. Et pourtant, malgré ce premier contact peu encourageant, le spectateur ne peux s'empêcher d'espérer que Kenneth détienne les clefs du voyage temporel pour pouvoir éclabousser de sa superbe le rêve américain. Car, comme beaucoup de films indépendants, Safety Not Guaranteed est une ode aux beautiful losers, tous ces nerds passés au travers des promesses de l'oncle Sam et qui survivent dans le quotidien aliénant d'une société construite sur le profit.
L'annonce originale de John Silveira parue en 1997
Les qualités de Safety Not Guaranteed sont multiples, outre le scénario loufoque mais tendrement sympathique, le film est porté par un trio d'acteurs brillants. Jake Johnson, que vous avez peut-être déjà vu dans la série New Girl, joue le rôle d'un journaliste cynique et désabusé qui sert magnifiquement de contre-point au romantisme de Darius, la stagiaire hipster interprétée avec beaucoup de sensibilité par la jolie Aubrey Plaza. A l'inverse de Kenneth, Jeff est le stéréotype de la coquille vide. Lorsque son amour de jeunesse lui demande ce qu'il devient, Jeff se fend d'un "je viens de te le dire, j'ai un superbe appart' et un Cadillac Escalade !" Enfin, Mark Duplass dont j'ai parlé précédemment, se permet de luxe de signer le thème principale de la bande originale. Une jolie chanson intitulé Big Machine :